Une tour de fer et de lumière, une matière profondément physique mêlée à une matière profondément métaphysique : métal qui naît du feu qui génère la lumière.
Non pas un objet esthétique, mais l’aspiration à une forme éthique.
Claudio Parmiggiani, Le Phare d’Islande
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Mon premier s’offre au monde sous le double signe de la sincérité et de la vérité.
Il se présente sous la forme du témoignage de Marion, 18 ans, ancienne étudiante de la filière agricole, qui projetait de devenir éleveuse bio. « Je me suis dirigée vers l’élevage car j’aimais les animaux et j’ai abandonné cette idée parce que j’aime sincèrement les animaux. »
Son blog Au coeur du problème témoigne de ce qu’elle a vu et vécu – tout ce qui l’a dissuadée de poursuivre sur cette route – au cours de ses stages dans différents secteurs de l’élevage, de l’animalerie à l’établissement laitier, en passant par la reproduction de porcs ou le marquage de poussins.
Extraits, ambiance :
Aujourd’hui en salle de traite, une vache m’a donné un coup dans le ventre. Je n’ai rien dit, on l’a séparée de son petit la veille et si ont m’avait arraché mon gamin 10 min après mon accouchement je pense que je serais tentée de donner moi aussi des coups de pieds au connard qui prend le lait que je produis pour mon gamin.
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Hier j’ai été aider un agriculteur pour le baguage de ses poussins. Au téléphone il m’expliqua que nous allions mettre des bagues aux volailles pour la traçabilité de la viande.
Dans ma tête je m’imagine attacher des bagues délicatement aux pattes de mignons petits poussins. Certes les poussins étaient mignons mais je n’aurais jamais pu imaginer une méthode pareille. [la suite sur l’article « Baguage des poussins« ]
On a beau savoir, ou dire qu’on sait, qu’on a fait ses choix de consommateur (végétalien) en connaissance de cause – la réalité dont cette jeune femme partage l’expérience terrasse. Et renforce le pas, sur une autre route, la voie de la compassion, de l’empathie, du respect élémentaire.
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Mon second se dresse sous le signe de la colère.
Mon second aimerait être souffle de révolte, prémices d’un changement qui n’a rien à voir avec celui de certain mensonger slogan politique. Mon second se place dans la continuité de toutes les horreurs qui ces dernières années ne firent pas assez frémir notre société, et se rêve rupture.
Mon second crie que tout est lié, voit l’ensemble du spectre de l’enfance à la vieillesse, et ne peut supporter de voir l’une et l’autre criminalisées, mises à la rue sans recours.
Mon second, moi-même c’est à dire, se dresse sous le signe de la colère, c’est à dire de la solidarité, quand on accuse un bébé de mendicité (il a le tort d’être né d’une mère rom), quand on expulse de sa retraite une vieille dame (elle est coupable de pauvreté).
Allons-nous permettre à 2013 de se poursuivre sous de tels auspices ?
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Mon troisième n’en a pas fini d’entrelacer aux vents ses petits fils d’espoir.
Mon troisième se rappelle avoir déjà beaucoup signé de messages de protestation, avoir fait passer beaucoup d’informations, sur les horreurs liées au maintien envers et contre toute humanité de l’expérimentation animale au sein des laboratoires. Mon troisième se réjouit de voir passer, de faire passer aujourd’hui une forme de pétition nouvelle, dont les organisateurs ont eu l’intelligence de recourir aux voies ouvertes par l’Europe. L’initiative citoyenne européenne permet aux dits citoyens de prendre les devants quand ils estiment que les instances officielles traînent par trop les pieds, et de réclamer devant l’Europe un changement législatif qu’ils estiment nécessaires. Pour ce faire, il faut réunir un million de signature, réparties entre les différents Etats membres – pour la France, l’objectif minimal est de 55500 signataires (voir ce document pour le détail).
Le collectif Stop Vivisection a saisi cette occasion de faire bouger les choses en matière de lutte contre l’expérimentation animale, en déposant la demande suivante :
Nous demandons instamment à la Commission européenne d’abroger la directive 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et de présenter à la place une nouvelle proposition de directive visant à mettre fin à l’expérimentation animale et de rendre obligatoire, pour la recherche biomédicale et toxicologique, l’utilisation de données pertinentes pour l’espèce humaine.
Pour appuyer cette initiative de votre signature, rendez-vous sur le site de collecte, en cliquant ici – tout citoyen de l’UE en âge de voter peut participer. Il vous faudra fournir un numéro de passeport, carte d’identité ou permis de conduire, ce qui peut surprendre ou susciter des réticences, mais bon, on est là dans une démarche citoyenne et officielle, c’est à mon avis plus sûr que de livrer toutes ses coordonnées aux vautours publicitaires qui permettent à la plupart des sites de pétition de tourner… :-)
Voilà, on a jusqu’au 1er novembre 2013 (date de clôture de la collecte de signatures) pour que cette initiative puisse passer à l’étape suivante, donc n’hésitez pas à faire tourner, si le coeur vous dit de faire progresser la communauté animale au sein des instances citoyennes !
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Mon tout se veut entier, se sait complexe, et vous envoie pour 2013, du haut de ses rêves de phare, ses plus beaux voeux de lumière, qu’elle soit aube ou bougie, lanterne ou foyer, fraternelle, spirituelle, qu’elle vous vienne de l’Autre, et vous soit intime.
I feel greater than the sum of all my parts
A domestic beast with a hairy heart
Trapped within a walled suburbia
I’ve found my taste is somewhat underground
Between the shadows and the cracks
I’m building my utopia…
I need to break free from all that binds
That makes me old before my time
In this world of dystopia
My love is like a bright guiding light
Shining in the darkness of the night
The star of my utopia
Brendan Perry, « Utopia » (from Ark)